Pour la publication artisanale de livres bon marché au Maroc, une idée de Moha El Bouhali.

Publié le par Lunar Twist

 

 


 

Il me faut d'abord vous présenter la personne qui m'a amenée par son enthousiasme à défendre ce projet plutôt qu'un autre.

Tant il est vrai que l'affect entre toujours en ligne de compte dans ce genre de démarche.

Il s'agit de Moha El Bouhali ou Si Moh ( comme j'aime l'appeller).

Il a réussi à me fasciner en deux temps trois mouvements sur un site social où nous partageons pas mal d'amis.

 

Ce qui le différenciait principalement des autres, c'était ses peintures que j'avais vues, je ne sais comment.

Parfois flamboyantes, parfois plus calmes mais dégageant toujours une énorme énergie.

Mais... je n'invite pas les messieurs.

( enfin, c'est rare, et c'est souvent parce que nous nous sommes retrouvés autour des même causes!)

Que faire?

Un jour, un ami commun m'a conseillé quelques personnes dont lui, et je me suis dit... (c'est personnel), et je l'ai invité.

Je ne pense pas que je le regretterai jamais. 

Il s'avère que Moha est non seulement un peintre d'exception qui fait vibrer la toile, mais de plus il est un pédagogue né.

Pas possessif de ses connaissances, ni des thèmes qu'il exploite, il transmet son savoir avec je pense beaucoup de gentillesse et de passion.

 

Dans le Maroc, beaucoup plus en ébullition que les médias occidentaux (1)  le laissent paraître, Moha a rejoint avec toute sa verve, beaucoup de finesse et bien souvent une bonne dose d'humour- oui, parce que monsieur écrit plutôt bien- les personnes cultivées de tout âge qui dénoncent les exactions du Makhzen.(2)

 

Il faut savoir que notre ami est un lecteur assidu, quelque chose que je partage avec lui.

Et de cela a germé l'idée d'essayer de transmettre cette passion.

Mais au Maroc, les livres sont très chers, en tout cas, proportionnellement au porte-monnaie de la plupart des Marocains.

Et de plus, insensiblement, la qualité des livres publiés a diminué.

 

Le projet qui est en train de prendre corps est basé sur les nouvelles technologies.

Il s'agirait de faire des livres bon marché avec un arsenal de photocopieuses et d'imprimantes, à partir éventuellement de cd.

Pour ce qui est de la reliure, ce serait le travail d'ouvrières ou de jeunes chômeurs, et il suffirait de leur fournir une notice sur les méthodes de reliure de petits livres..

Ce serait aussi bien des textes de poètes et écrivains marocains non publiés, que des écrits dont les droits d'auteurs sont périmés...

Naturellement, ce serait bien que nous recevions de l'aide quant au matériel et aux programmes ce qui pourraient se faire au titre de la coopération par la CEE et la francophonie.

Pas d'argent: des imprimantes, des photocopies pour assurer l'autonomie des comités de production qui vendront eux-mêmes ce qu'ils ont réalisé.

Bien sûr, pour les analphabètes, ce serait bien d'avoir de l'audio.

Afin de passer insensiblement de l'un à l'autre.

 

Remarque de Si Moh à la suite d'un échange de mail: 

Une petite précision , les machines ne sont pas indispensables pour lancer le projet, elles

viendront après on peut sous-traiter l'impression, ou le faire soi-méme avec son imprimante (40 euros) avant de le faire photocopier a des centaines d'exemplaires.

Donc au départ, les dons de machines ne sont pas nécessaires pour le projet, mais pourront étre fournies plus tard a des associations de femmes relieuses qui gagneraient plus a faire l impression des CD par elles-mêmes ..!

 

A savoir:

(1)  Maghrib, le mot arabe pour Maroc, veut dire Occident et c'est bien ce que les Marocains sont: des Nord-Africains occidentaux.

Maroc, pays magnifique: des montagnes, le Sahara et puis la côte atlantique.

Plus proche de nous que mes amis, les Grecs!

(2) Makhzen.

Au départ, magasin, notamment, de munitions.

Le mot français magasin en est une déformation.

Maintenant ce mot a une forte connotation péjorative et est une expression dans le langage courant et familier au Maroc pour nommer l'état marocain et les institutions régaliennes marocaines ( wiki) . 

 

    Publié dans Le dire - en parler...

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